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Penelope Thwaites - From Five Continents: Choral music & songs

Dernière mise à jour : 19 août 2021

Mars 2020

Penelope Thwaites :

Psalms

Missa brevis

Love songs

Five Shakespeare Songs

India - Australia - Africa

Christmas songs

Lead, kindly light

St Teresa's Bookmark


Carolyn Sampson, Ex Cathedra Consort, James Gilchrist, Jeffrey Skidmore, William Dazeley



Les compositrices contemporaines ne sont pas si nombreuses à se voir offrir la possibilité de tout un album consacré à leur musique. Après un disque autour de la musique pour chœur de Roxanna Panufnik il y a deux ans, c’est maintenant Penelope Thwaites qui est au cœur du dernier projet du chœur britannique Ex Cathedra, dirigé par Jeffrey Skidmore. L’ensemble est tout à la fois spécialisé en musique ancienne (jusqu’à une certaine Hildegarde de Bingen) et pionnier de la musique chorale contemporaine. Une volonté de diversité qu’on retrouve dans “From 5 continents” : musique sacrée et profane, tradition britannique et hommages aux cultures indienne ou africaines, “Shakespeare Songs” et “Christmas Carols”... Le chœur et les solistes de ce disque partent à la découverte de l’ample production vocale de la compositrice.

L’orgue de Rupert Jeffcoat et la voix de la soprano Carolyn Sampson ouvrent l’album avec sérénité. Ce premier psaume, “The Earth is the Lord’s”, est écrit pour chœur, orgue et soprano : une formation classique, mais d’une efficacité redoutable. Au caractère apaisé puis glorieux, il repose sur une certaine simplicité, un langage qui relie à merveille la musique sacrée et la musique populaire et qui s’avère être assez typique de la compositrice. “The Heavens Tell-Out the Story of God ” est écrit pour ténor, violon et piano, et offre ainsi de beaux dialogues malgré le caractère plus grandiloquent de la pièce, malheureusement renforcé par la voix et les consonnes parfois trop appuyées de James Gilchrist, très musical par ailleurs. On retrouve Carolyn Sampson, impeccable, dans “The Lord is my Shepherd ” où le piano de Penelope Thwaites elle-même (car elle est aussi grande concertiste) l’accompagne superbement.


Laissant avant tout la place au chœur après les soli des premiers mouvements, la Missa Brevis est elle aussi empreinte de simplicité, dans tous les bons sens du terme : le Sanctus fervent a cappella, la légèreté touchante du Benedictus, les lamentations et vocalises de l’Agnus Dei qui font écho à celles du Kyrie, tout participe à créer une pièce avec une certaine unité de ton, des émotions immédiates et un langage musical accessible.


Des trois mélodies qui suivent, on retiendra surtout cette sensation d’être emporté.e sans effort dans un récit qui suit le flot des mots et du piano. Comme les explications de la compositrice que l’on trouve dans le livret du disque le montrent, le texte est à l’origine de son inspiration musicale. Rien d’étonnant alors au fait que les artistes y prêtent une attention toute particulière, avec réussite : tant grâce à l’écriture qu’à la qualité de diction du chœur et des solistes, on comprend sans peine l’anglais comme le latin, et la musique souligne les mots avec intelligence et sensibilité. Pour solistes, chœur, piano et percussions, les 5 Shakespeare Songs en sont une parfaite illustration. “Under the Greenwood Tree” évoque la pureté de la nature grâce à une mélodie et des harmonies simples et émouvantes, le piano à l’écriture imagée s'interrompant parfois pour laisser toute la place au choeur qui se suffit à lui même. Le théâtre avec l’inquiétant “When icicles hang by the wall ” laisse la place à la poésie de “O Mistress Mine” et ses grand intervalles expressifs. Les percussions n’interviennent que dans “It was a Lover and his Lass”, léger et printanier.


Les trois pièces suivantes font référence respectivement à l’Inde, l’Australie (où la compositrice a grandi) et le Nigeria, plus précisément l’Etat de Kano. Yaathum Oore Yaavarum Kelir est composé après une tournée et des rencontres en Inde. Rythmique, expressive, l’oeuvre fait appel à des percussions, une trompette, un saxophone et une guitare en plus du piano et du choeur. Le texte évoque une notion de fraternité universelle qu’on retrouve dans la musique. Cette pièce, comme Kano, veut s’inspirer et rendre hommage aux cultures qu’elles évoquent sans se les approprier et sans prétendre reproduire leur musique. Walkabout, entre les deux, évoque l’Australie : on y retrouve l’inspiration de la nature, et une écriture typique des “musicals”, genre bien connu de la compositrice puisqu’elle en a composé pas moins de quatre.


Enfin, l’album se clôt avec quelques “Christmas Songs” : accompagné au piano, à l’orgue, à la guitare ou simplement a cappella, le choeur met en place une atmosphère chaleureuse. Là encore, le maître-mot est la simplicité : choeur à l’unisson, écriture sous forme de “carol” où les voix de femmes et les voix d’hommes se répondent d’un couplet à l’autre, on est en terrain connu et à vrai dire, on s’y plait.


Chaleureuse, confortable, populaire et émouvante : la musique de Penelope Thwaites s’écoute au coin du feu, avec une tasse de thé et les yeux fermés, pour simplement s’imprégner de la poésie, des lignes vocales qui défilent sans efforts, de ces accords sucrés qu’on aime sans se l’avouer.



Marie Humbert



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